lundi 1 juillet 2024

Olivier mène le Bal


Dans une intrigue touffue qui mêle fanatisme et meurtres en série, il faut saluer le talent d'Olivier Bal pour les portraits empathiques. La découverte de Darya, réfugiée syrienne dont le compagnon est martyrisé, donne sa lumière à un roman où les ombres sont reines. 




Que ce soit "l'Ange noir" bourreau des notables, ou les membres de cette "meute" qui s'en prend aux réfugiés, peu de répit ou de raisons d'espérer pour les deux flics qui enquêtent d'abord en parallèle. Olivier Bal a prouvé avec "L'Affaire Clara Miller" que la complexité n'empêchait pas la fluidité du récit. Une fois encore, malgré les horreurs et les outrances, le roman hélas nous dit bien quelque chose du monde réel.




Quant à la réédition de "Roches de sang", elle est menée sans temps mort à travers trois décennies et sur une distance qui sépare Londres de la Corse en passant par la Suisse et la Serbie. Mais c'est d'abord le personnage de Marie Jansen qui tient le gouvernail sur une mer agitée.




Marie est flic à Europol. Sa mission démarre devant le cadavre de celui qu'on a surnommé le "Chuchoteur". Miroslav Horvat a collectionné les terrains de jeu du grand banditisme: des États-Unis à la Russie, le mafieux serbe s'est fait beaucoup d'amis qui ont déjà tenté de l'éliminer. C'est du côté de la Corse que la jeune femme va devoir trouver des réponses qui la concernent plus qu'elle ne l'imagine. Une succession de paliers narratifs sur lesquels Olivier Bal précipite un lecteur toujours enclin à avaler de belles couleuvres.  



La Meute - Olivier Bal – XO Éditions – 480 pages – 21,90€ - ***
Roches de sang - Olivier Bal – Pocket – 560 pages – 9,50€ - *** 

Lionel Germain