Contemporain d’Howard P. Lovecraft, David H. Keller (1880-1966) est beaucoup moins connu en France. Son œuvre de SF la plus célèbre, La Guerre du lierre, traduite chez nous par Régis Messac, n’a pas été republiée depuis 1936.
Il se présentait volontiers comme médecin, - il était psychiatre – et écrivain amateur, et ne partageait pas l’enthousiasme scientiste qui prévalait à l’époque dans le genre: "La science, séparée du véritable humanisme, écrivait-il, devient une menace pour la société, un monstre à redouter".
Ses histoires fantastiques, publiées souvent en revues, ont été redécouvertes grâce au travail éditorial du bordelais David Vincent, à l’enseigne de l’Arbre vengeur. Ce petit recueil reparaît dans la collection de poche "Arbuste véhément" et propose quatre nouvelles, souvent très courtes, où la plume de l’auteur américain distille l’épouvante au quotidien: l’ellipse narrative sert à merveille des récits où l’on côtoie l’horreur, où on la sent même, elle a une odeur, parfois, – sans que la raison acquiesce.
Avec des allures d’un conte gothique, le dernier texte renouvelle l’histoire de sorcière dans une Amérique encore puritaine et lui fait un pied de nez.
La chose dans la cave et autres nouvelles - David H. Keller - Traduit de l’américain par Jacques Papy et France-Marie Watkins - Préface de Jean-Pierre Ohl - L’Arbre vengeur - 121 pages - 8,50€ - ***
François Rahier
François Rahier