samedi 10 octobre 2020

"Tout finit par où tout commence."


"L'auteur de ce livre est un prostitué de journaleux et affabule comme un mécréant. Son roman ne contient pas la moindre parcelle de vérité. L'action se déroule dans une région qui pourrait bien être la Slovaquie mais qui ne l'est pas vraiment. Si malgré tout, vous vous reconnaissez dans l'un des personnages, n'hésitez pas et allez tout de suite vous dénoncer au commissariat ou à la procurature la plus proche."



Le journaleux, c'est Schlesinger, un personnage fringué avec des poubelles. Dans son pays dont le nom claque comme un coup de fouet sur l'honorabilité européenne, les jeunes filles disparaissent d'un centre de désintoxication. Pour ce demi-frère d'Arpad Soltesz, lui-même journaliste engagé dans la lutte contre le crime organisé, l'enquête de voisinage mène aux portes d'un pouvoir aux gonds huilés par la mafia calabraise. 



Dans la réalité, référence explicite à l'assassinat d'un journaliste en 2018, l'affaire a quand même provoqué la démission de Robert Fico à la tête du gouvernement slovaque. Quant au polar, tout finit par où tout commence avec cette mise en abîme du réel et de la fiction à laquelle nous abandonne Arpad Soltesz. Ce monde est rarement meilleur après le dernier mot d'un roman noir.

Le Bal des porcs – Arpad Soltesz – traduit du slovaque par Barbara Faure - Agullo noir – 392 pages – 22€ - ***

Lionel Germain




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