mardi 31 mai 2016

Flic à Lisbonne





Flic à Lisbonne, Henrique Monroe a eu une enfance américaine qui se rappelle à lui dans cette enquête sur l'assassinat d'un homme d'affaires. La mise en abîme exige de dénoncer l'irréalité des séries hollywoodiennes. Ça marche à tous les coups. Monroe nous devient sympathique au point qu'on s'inquiète sérieusement pour lui quand les méchants de son "réel" ressemblent à de vrais méchants de cinéma.





La sentinelle de Lisbonne – Richard Zimler – Traduit de l'américain par Sophie Bastide-Folz – Rouergue – 384 pages – 23€ - ***
Lionel Germain - Sud-Ouest-dimanche – 22 mai 2016




lundi 30 mai 2016

Mots pesés






Deux paysans solitaires, Abel et Gus, un chien, Mars, et la beauté désespérante des paysages cévenols, voilà qui suffit à l'orchestration d'un drame à mots pesés. Il y a des pendus dans les granges, des secrets dans le placard, d'étranges "suceurs de bible", et cet Abbé Pierre qui s'efface. Il était vieux, certes, mais "c'est pas une raison pour que les meilleurs s'en aillent"





Franck Bouysse est né en 1965. Il a beaucoup lu les grands auteurs américains classiques, de Faulkner à Carver, avant de sombrer dans le noir avec Hammett et Chandler. On réédite "Grossir le ciel" en poche, et "Plateau", son dernier roman a été publié à La Manufacture des Livres en janvier.

Grossir le ciel – Franck Bouysse – Livre de poche – 236 pages – 6,60€ - *** 
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – 29 mai 2016


Sélectionné pour le Prix Polar Sud-Ouest/Lire en poche 2016




samedi 28 mai 2016

Nuit blanche



"J'ai tué le temps et je suis allé me coucher, le moins pire des recours. J'ai à peine dormi, mais de toute façon c'était à peu près toujours pareil. Environ deux heures de sommeil, une heure éveillé, une heure de sommeil, puis encore réveillé, et une dernière heure et demie de sommeil si j'avais de la chance. Je me réveillais toujours, je voyais des images que je ne voulais pas voir. Le seul monde plus sombre que celui dans lequel je vivais était celui dans lequel je dormais."




L'enfer est au bout de la nuit – Malcolm Mackay – Traduit de l'anglais par Fanchita Gonzalez-Battle – Liana-Levi – 350 pages – 19€ - ***



sur le site de l'éditeur




vendredi 27 mai 2016

Bruit de taule, fleur de bitume



"J'ai un passé trop lourd derrière moi, tous ces jours qui m'ont gauchi, qui m'ont totalement emmêlé l'esprit, pour être comme vous. Ce qui ne signifie pas que mon seul et unique destin soit d'être une menace pour la société." Ces mots de Bunker échappés d'"Aucune bête aussi féroce", un roman préfacé par William Styron, collent à la peau et au texte d'un autre "taulard" de la littérature découvert encore par François Guérif, Abdel Hafed Benotman.



En taule, les fleurs sont carnassières, la littérature dévorante, le temps recomposé sans cesse. Bunker pactisait avec la Fraternité aryenne, Benotman se réchauffait autour du petit chaudron des "autonomes". Bunker a passé dix-huit ans derrière les barreaux, Benotman, dix-sept. Bunker a presque réussi à faire de vieux os, Benotman avait le cœur en miettes. Il est mort en 2015, sans avoir achevé ce roman dont le narrateur est un double à peine maquillé pour la bienséance littéraire. 




Les éditions Rivages l'ont complété d'un ensemble de nouvelles exfiltrées du monde carcéral et de quelques lettres adressées à François Guérif.
  
Le roman raconte l'histoire d'un fils d'Algérien abandonné par son père, réduit à sa "nécessité" de petit braqueur et taulard idéal dans ce monde si peu métissé de la prison. "À expulser les enfants de leurs rêves les adultes les hébergent dans leurs cauchemars", écrivait-il en exergue aux "Forcenés", son premier recueil de nouvelles. Voilà un dernier récit bordé de douleur et de chagrin mais dont le noyau resplendit d'une lumière noire. 

Un jardin à la cour – Abdel Hafed Benotman – Rivages – 312 pages – 20€ - ***
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – 22 mai 2016




jeudi 26 mai 2016

Étoiles Polar







Code étoiles:            *       évitable
                         **      assez bien
                         ***     bon
                         ****    excellent
                         *****   exceptionnel




Projet Lazare






Cet homme qui venait du froid nous rappelle un célèbre roman de Barjavel, ou, en moins bien, l’Hibernatus d’Edouard Molinaro. Mais il s’agit d’autre chose, en fait. La science parviendra-t-elle un jour à ressusciter les morts? Autour d’un protocole expérimental encore futuriste, une réflexion sur le temps, la vie, et la bioéthique.







La curiosité  - Stephen Kiernan – Traduit de l’anglais (États-Unis) par Anne-Sylvie Homassel - Presses de la Cité – 536 pages – 22,50€ - **
François Rahier – Sud-Ouest-dimanche – 7 février 2016




mercredi 25 mai 2016

Haine plus un





L'histoire assez banale d'une séquestration d'adolescente retourne le principe de terreur, de la victime vers son bourreau. Hypermnésie, absence d'affects et puissance de la volonté sont les outils de ce renversement qui font la force de la petite Lisa et la faiblesse du roman. Ce n'est ni la paix, ni la justice, mais une conception pour le moins sadique de la vengeance que semble prôner l'auteur. Inquiétant.





Méthode 15-33 – Shannon Kirk – Traduit de l'américain par Laurent Barucq – Denoël – 292 pages – 20,50€ - **
Lionel Germain - Sud-Ouest-dimanche – 22 mai 2016




mardi 24 mai 2016

Au feu!






Patterson et Ellis nous mènent par le bout du nez dans cette énième variation sur les tueurs en série. Une charmante jeune femme est persuadée d'un lien entre la mort de sa sœur et une série d'incendies criminels. La confession du tueur est une fausse piste sur laquelle on galope allègrement. N'espérez pas l'issue de secours, l'intrigue est verrouillée.






Invisible – James Patterson et David Ellis – Traduit de l'américain par Sebastian Dauchin – L'Archipel – 374 pages – 22€ - *** 
Lionel Germain - Sud-Ouest-dimanche – 22 mai 2016




lundi 23 mai 2016

Panne de sens






A part Scalese qui flirte avec le surnaturel et Thilliez dont les extrapolations scientifiques donnent des frissons, on trouve peu d'auteurs français dans le réalisme fantastique. Jimmy et sa fille sont perdus dans un paysage désertique et lunaire, près de ruines métalliques rongées par la rouille. On pressent qu'une autre histoire légitime cette errance aux allures de cauchemar. Le dénouement est impeccable. 





La nuit n'est jamais complète – Niko Tackian – Scrineo – 320 pages – 20€ - ***
Lionel Germain - Sud-Ouest-dimanche – 22 mai 2016




samedi 21 mai 2016

Rigor mortis



"Junior Bledsoe croyait en la mort avec une foi de missionnaire. Il croyait en la moralité et la justice de la mort. Mais le fait que la plupart des hommes n'y croyaient pas et qu'elle n'était finalement pas acceptée par le plus grand nombre comme un problème intime, personnel, comme, mettons, l'odeur corporelle ou une mauvaise haleine, l'inquiétait beaucoup. Aussi avait-il fait de la connaissance de la mort sa compétence particulière et il confrontait tous ceux qu'il rencontrait à leur propre mortalité comme si c'était là son rôle principal en ce monde."




Les portes de l'enfer – Harry Crews – Traduit de l'américain par Patrick Raynal – Sonatine – 282 pages – 13€ - ***



sur le site de l'éditeur




vendredi 20 mai 2016

Comptes chèques et maths



On a l'a encore vu récemment, l'Education nationale peine à trouver des candidats. Pas sûr d'ailleurs qu'une prime de 800€ suffise à regarnir les rangs du primaire. Et du côté des scientifiques, c'est carrément la Bérézina. 



Prenez Jean-Claude Bauduer, le héros et narrateur du dernier roman de François Darnaudet. Doyen des profs de maths à Bastiani, un collège difficile à trouver entre Audenge et Andernos, il est le produit archétypal du mystère de l'orientation: ingénieur, docteur en mécanique, et surtout incapable d'expliquer à ses élèves quelle punition divine l'a condamné au mitan scolaire. Sa rencontre avec une centralienne agrégée de mathématiques l'oblige à une question préalable: comment elle aussi peut-elle faire "ce métier de merde, mal payé, mal considéré?"




Reste un horizon au-delà de la forêt des Landes, le problème du millénaire des nombres premiers dont la résolution permettrait de casser les codes bancaires. Les mafias du monde entier sont sur le coup et quelques mathématiciens imprudents en sont morts. Malgré la vigilance du gendarme Patsouris de Saint-Émilion, les deux collègues ont donc assez rapidement des méchants à leurs trousses. Voilà un polar très visuel dont la légèreté n'exclut pas l'érudition, ni le sourire parfois rageur, l'hommage à Boris Darnaudet, récemment disparu.

L'homme qui valait des milliards – François Darnaudet – Wartberg – 178 pages – 11,90€ - ***
Lionel Germain - Sud-Ouest-dimanche – 8 mai 2016




jeudi 19 mai 2016

L'utopie douce-amère de G.D. Arthur



D’origines mêlées, le Pérou, la Bretagne, l’auteur, après un long séjour à Mayotte, est revenu sur le bassin d’Arcachon. Titulaire d’un doctorat en biologie marine, il y avait fait ses premières armes comme enseignant à Gujan-Mestras, aux tous débuts du Lycée de la mer. Ses horizons pluriels, et l’influence revendiquée de Vargas Llosa, pour son "fatalisme non désespérant", dit-il, ou d’Alejo Carpentier "pour la poésie des mots", l’ont amené à une "fantasy" différente, sans dragons ni elfes: un horizon de plaines infinies, un monde davantage postindustriel que médiéval fantastique, une vision douce des choses tempérée par l’intuition que le mal est tapi en nous quelque part, et qu’il faut l’apprivoiser. 




Alors que s’institutionnalise une république aux élans naguère prometteurs, un petit groupe d’hommes et de femmes s’en éloigne pour former, dans une nature généreuse et accueillante, un collectif utopiste, libertaire. Éos, un tout jeune homme, y fait l’apprentissage de la vie, de l’amour, et très vite, de la mort. Déchu de ses espérances, il finira par découvrir l’altérité dans la différence, peut-être d’abord en faisant face à ses propres démons. 





L’écriture, poétique, sensuelle, qui s’offre parfois la coquetterie de tournures baroques, mais le plus souvent directe, très vive, ne doit rien aux maîtres d’un genre qui alignèrent souvent leur style et leurs tics sur celui d’auteurs vieux d’il y a plus d’un siècle. Un tournant pour la fantasy?

Eos - G. D. Arthur – Mnémos – 313 pages – 20€ - *****
François Rahier – Sud-Ouest-dimanche – 8 mai 2016




mercredi 18 mai 2016

Ordre sauvage







En adoptant la scénographie et les silences meurtriers du western, Thomas Willmann ne fait que recycler la tragédie au cœur d'un hiver bavarois dominé par l'ordre sauvage d'un clan de prédateurs. On y retrouve la figure du justicier mystérieux venu à dos de mules solder un héritage de sang et de douleur. Les cloches de Noël sonnent dans l'église mais l'étranger n'est pas porteur de bonnes nouvelles.  





Sombre vallée – Thomas Willmann – Traduit de l'allemand par Pierre Deshusses – Belfond – 350 pages – 20,50€ - Réédition 10/18 septembre 2017 - 336 pages - 7,80€ - ****
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – 15 mai 2016










Porcelaine






Nos voisins de Limoges ont sans doute horreur de massacrer la porcelaine mais pour la première enquête du commissaire Savigny, la vaisselle va trembler dans le buffet. Réfugiée chez une tante après l'agression de sa famille en Martinique, la jeune Caroline et son fils Jonathan n'en ont pas réellement fini avec leur agresseur. Le charme discret de la province cache bien son vilain jeu.






La petite musique de mort – Marie Wilhelm – Wartberg – 208 pages – 10,90€ - ** 
Lionel Germain




mardi 17 mai 2016

Corps du délit






La France de cette fin du 16è Siècle, dominée par la toute puissance intrigante de Catherine de Médicis, est un terrain de jeu rêvé pour Viviane Moore. Sybille, la fille de l'alchimiste, a repris ses habits d'homme pour continuer ses études de médecine. Cette belle héroïne découverte dans "La femme sans tête" participe dans l'ombre de Paré au progrès d'une science condamnée à voler des cadavres. Érudit et convaincant. 





L'Homme au masque de verre – Viviane Moore – 10/18 – 312 pages – 8,10€ - ***
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – 8 mai 2016




samedi 14 mai 2016

Temps de sagesse


"Les vivants n'avaient pas la bonhomie des trépassés, toujours calmes, d'humeur égale, d'accord pour tout, mécontents de rien, impassibles même si le corbillard venait à verser dans le fossé ou si on les jetait dans un trou déjà remplis d'inconnus. Il n'y avait pas plus compréhensif qu'eux. C'étaient les parents qui se comportaient mal. Heureusement, on avait toujours la consolation de se dire qu'on les reverrait à leur tour dans de meilleures conditions."





Docteur Voltaire et Mister Hyde – Frédéric Lenormand – Lattès – 338 pages – 18€ - ***



sur le site de l'éditeur




vendredi 13 mai 2016

Noyé, tatoué






Charlie Parker, le détective de Connolly, a posé sa carcasse et ses flingues sur la côte du Maine. Un noyé aux bras tatoués évoque un lien avec une vieille dame juive et les horreurs lointaines d'un camp d'extermination joliment décoré parce que "le meilleur abattoir, voyez-vous, c'est celui qui ne ressemble pas du tout à un abattoir." Le pire n'en finit pas de produire ses variations en vert-de-gris.





Le chant des dunes – John Connolly – Traduit de l'anglais par Jacques Martinache – Presses de la Cité – 492 pages – 22€ - ****
Lionel Germain - Sud-Ouest-dimanche – 8 mai 2016




jeudi 12 mai 2016

Vol de fées sur la Grosse Pomme






L’arrivée tonitruante d’une volée de fées dans le New York des squats et des junkies changera-t-elle la vie des pauvres hères auxquels elles s’acoquinent? Toutes plus mal embouchées les unes que les autres, elles veulent le bien des hommes, pourtant. Une fable douce-amère dans l’esprit de certains films de Capra.







Les petites fées de New York  - Martin Millar – Traduit de l’anglais (Écosse) par Marianne Groves - Folio SF – 368 pages – 8,20€ - ***
François Rahier – Sud-Ouest-dimanche – 7 février 2016




mercredi 11 mai 2016

Près d'un lac







Diptyque consacré aux conséquences d'une épidémie meurtrière à Moscou, "Vogonzero" et "Le Lac" racontent l'odyssée menée par Anna et Serguei pour rejoindre un lac finlandais. Tenir grâce à la pêche, attendre le retour des oies et lutter contre les prédateurs.  Aux limites de l'épuisement, c'est surtout l'exploration des solidarités contraintes.







Vongozero – Yana Vagner – Traduit du russe par Raphaëlle Pache – Pocket – 544 pages – 8€ - ***
Le Lac – Yana Vagner - Traduit du russe par Raphaëlle Pache – Mirobole – 416 pages – 21,90€ - ***
Lionel Germain - Sud-Ouest-dimanche – 8 mai 2016



sur le site des éditions Mirobole







mardi 10 mai 2016

Ça sent la bière





Dans cette petite ville de l'Oklahoma, ça sent la bière, la mauvaise came et le charme discret de l'Amérique profonde. En deux coups de pinceaux, Osborne tire le portrait sans fard des déclassés qui jouent les premiers rôles. Deux frères dont un ex-taulard, et le videur d'un club se croisent dans l'âpreté d'un décor où les mobil-homes constituent un horizon indépassable. Un bon premier roman.






Que la mort vienne sur moi – J. David Osborne – Traduit de l'américain par Pierre Bondil – Rivages – 272 pages – 22€ - ***
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – 10 avril 2016




lundi 9 mai 2016

Rock, whisky et vieux pépé





C'est la vie d'un vieux rocker. Drogue, alcool, mauvais trips, mauvaise conscience, et réveil trente ans plus tard avec l'impression que le portrait d'Iggy Pop est celui d'une jeune fille radieuse. Chez Zanon, une poésie brutale roule dans les rues de Barcelone. Comme il le dit lui-même: "Il y a toujours un commencement (…) Il y aussi une fin. Et au milieu, il y a une histoire."





J'ai été Johnny Thunders – Carlos Zanon – Traduit de l'espagnol par Olivier Hamilton – Asphalte – 336 pages – 22€ - ****
Lionel Germain - Sud-Ouest-dimanche – 8 mai 2016




samedi 7 mai 2016

Fais-moi peur!



"Les ombres se répandaient, se rejoignaient, la lueur du jour s'en allait. Une grosse étoile solitaire brillait dans le ciel qui s'assombrissait au-dessus de la crête noire de la montagne. Elle se rassit. Elle s'étreignit le torse et se balança légèrement d'avant en arrière. Elle attendit Nate.
Blackway arrivait. Était-il déjà là, dans la forêt, en train de l'observer? Non. Mais il était proche. Elle sentait sa présence, comme un courant d'air froid et humide provenant d'un ruisseau ou d'une mare. Blackway arrivait, et Nate et Lester ne pouvaient pas, ne voulaient pas s’en aller. Ils devaient rester jusqu'au bout. Blackway avait tenu son petit chat entre ses mains et l'avait laissé sur ses marches tel un chiffon ensanglanté. Il arrivait, et quand il en aurait fini avec Nate et Lester et qu'il ne resterait plus que Lilian, que ferait-il?"




Viens avec moi – Castle Freeman Jr. - Traduit de l'américain par Fabrice Pointeau – Sonatine – 186 pages – 17€ - **



sur le site de l'éditeur




vendredi 6 mai 2016

Boxon à Boston





Il n'est pas indispensable d'être taillé comme une crevette pour faire preuve d'une intelligence survitaminée. À plus de 100 kilos, videur dans une boîte de Boston, Boo connaît l'essentiel de ses classiques et forme un duo de choc avec Junior, son copain de pensionnat. Todd Robinson a su camper des personnages qu'on croirait échappés d'un roman de Robert Brown Parker. Dans cette affaire de jeune fille en danger, ils méritent l'estime des lecteurs.




Cassandra – Todd Robinson – Traduit de l'américain par Laurent Dury – Gallmeister – 400 pages – 17,50€ - **
Lionel Germain




mercredi 4 mai 2016

Épées et Dragons






Les contes de fées étaient les premiers récits de terreur. Quand le maître du frisson revisite le genre et écrit pour les plus jeunes, il prend  date: nous sommes en 1987, cinq ans avant Harry Potter, plus de dix avant les films tirés de l’œuvre de Tolkien. Réédité aujourd’hui, ce conte gothique bien dans l’air du temps n’a pas pris une ride.






Les yeux du dragon  - Stephen King – Traduit de l’américain par Évelyne Châtelain - Flammarion – 480 pages – 16€ - ***
François Rahier – Sud-Ouest-dimanche – 31 janvier 2016




mardi 3 mai 2016

Pourquoi tu tousses?





Si les premiers symptômes de la grippe vous clouent au lit, profitez-en pour vous injecter "Pandemia". Outre le plaisir de retrouver le couple Sharko/Hennebelle, vous aurez celui d'éternuer quelques virus assez proches de ceux qui sèment la terreur dans le roman. Thilliez a l'art du rebond, des intrigues ficelées avec de la corde à pendu. Un mystérieux "homme en noir" mitonne dans ses labos le "bouillon d'onze heures" dont rêvent les mauvais génies du roman gothique. L'horizon s'obscurcit mais Sharko veille.




Pandemia – Franck Thilliez – Fleuve noir – 648 pages – 21,90€ - **
Lionel Germain




lundi 2 mai 2016

Série X




Dans un entretien pour Sud-Ouest-dimanche, Nicole Bacharan, spécialiste de cette Amérique qui nous est si proche et si lointaine, soulignait le balancement schizophrénique entre dépravation et puritanisme. Après avoir disséqué avec "Empty Mile" les complications du sexe, du fric, de l'amour et des liens du sang, Matthew Stokoe retourne cette fois les projecteurs sur la méchante illusion hollywoodienne. Sous l'ancien rêve pelliculé, ricanent les démons d'une industrie pornographique meurtrière.



Sauvagerie – Matthew Stokoe – Traduit de l'anglais par Antoine Chainas – Série noire Gallimard – 382 pages – 23,50€ - *** 
Lionel Germain