mercredi 30 septembre 2015

Le Diable en tête


 Quand on est le fils de Stephen King, il faut croire qu'on présente certaines dispositions pour faire trébucher le réel. Pas pour le transformer en Moyen-âge héroïque peuplé de dragons mais pour décaler l'univers qu'on a tous en partage. Un univers dont les temples en appellent davantage à la compulsion du consommateur qu'à la méditation sacrée.



Ignatius Martin Perrish, le héros de Joe Hill, est un jeune homme très ordinaire. Après une nuit de beuverie monumentale, il se réveille avec la gueule de bois et d'étranges protubérances osseuses au-dessus de la tête. L'incrédulité est de mise mais le miroir sans équivoque. Passé le moment de panique inévitable, il affronte le monde, découvre le pouvoir de ses cornes: elles font tomber les inhibitions de ses interlocuteurs et les entraînent à lui révéler des secrets inavouables. Personne ne semble reconnaître le diable qu'il est persuadé d'incarner. Il glisse comme un fantôme, prédateur des vérités cachées. 


Ainsi apprend-il que sa mère ne l'a jamais aimé et lui préfère son frère, animateur vedette à la télévision, que son meilleur ami est peut-être bien le psychopathe violeur et assassin de la seule fille qu'il aimait. Ig Perrish, pauvre diable, décide alors de se venger. Il fait le Malin sans avoir le génie du mal. Et sans doute n'est-il même que le produit d'un cauchemar de son frère. Peu importe, c'est une fable, pas très originale, certes, mais l'enfer est pavé de bonnes intentions.

Cornes – Joe Hill – JC Lattès – 412 pages – 22,30€ - **
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche  - 11 septembre 2011




mardi 29 septembre 2015

Embrouille équitable






 Le chanteur français Falco Moreno s'est "suicidé" en Louisiane. C'est un clown sinistre en bonnet péruvien, promoteur d'un marketing "altermondialiste". Le privé Victor Boudreaux enquête entre deux séances de coaching pour lanceurs de marteaux. Du Bayou au Vietnam, l'escapade réveille un dur-à-cuire à la Peter Cheyney scénarisé à la Audiard. "Jovial de la mandale, brut de l'uppercut", c'est comme ça qu'on le préfère, Victor Boudreaux.





Personne ne court plus vite qu'une balle – Michel Embareck – L'Archipel – 288 pages – 18,95€ - **
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – 27 septembre 2015




lundi 28 septembre 2015

Dames détectives






 En 2011, Arte avait diffusé la version française de la série "L'Agence Numéro 1 des femmes détectives" et la délicieuse Jill Scott incarnait parfaitement le charme et la nonchalance de Precious Ramotswe. À la recherche de l'identité d'une femme amnésique, Mma Ramotswe prouve dans cette quinzième aventure que son féminisme bien tempéré ne bouleverse pas les traditions africaines du Botswana.






Le café de luxe pour beaux messieurs – Alexander McCall Smith – Traduit de l'anglais par Elisabeth Kern -  10/18 – 310 pages – 7,80€ - **
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – 13 septembre 2015




vendredi 25 septembre 2015

Frousse de cambrousse




 On a souvent tendance à associer polar et macadam alors que les auteurs américains, dans le sud notamment, ont très bien su marier la frousse à la cambrousse. Les rédacteurs de la revue sont donc par monts et par vaux, pour interroger les éditeurs et sonder les greniers à cauchemars. D.J. Duclock consacre une page à Francis Valéry. Marie Van Moere, l'auteure de "Petite Louve", propose une analyse passionnante de la place des femmes dans le polar.




L'Indic N°22 – Noir Magazine – Association Fondu au Noir – 48 pages – 7€ - ***
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – 20 septembre 2015




jeudi 24 septembre 2015

Polar maboul






 Consultant en occultisme industriel dans un Paris qui pourtant ressemble à s’y méprendre au nôtre, le héros un peu béjaune de ce roman inclassable, entre steampunk et uchronie, a fort à faire avec des amis qui lui veulent du mal : ici les comptes se règlent à coup de sorts que l’on jette, de démons invoqués et autres maléfices. Un humour corrosif, une plume alerte font de ce thriller pour rire bien davantage qu’un simple divertissement.





Évariste - Olivier Gechter – Hélios - 403 pages – 10,90€ - ****
François Rahier – Sud-Ouest-dimanche – 30 août 2015




mercredi 23 septembre 2015

Belle maman





 Primée à Cognac en 2002 pour "L'Instinct maternel", Barbara Abel a encore peaufiné sa maîtrise du suspense. Cette habile variation sur le thème de Blanche Neige lui a valu une adaptation télévisée avec Marie France Pisier et Émilie Dequenne. Pour capter l'héritage du mari assassiné, Belle Maman n'hésite pas à s'en prendre au fils de sa jeune rivale. Montée d'adrénaline garantie au cours de la scène hitchcockienne dans un parc d'attractions.





Un bel âge pour mourir -  Barbara Abel – Masque poche – 474 pages – 7,90€ - **
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – 20 septembre 2015




mardi 22 septembre 2015

L'ennui chez Maud


 Qualifié d'huis-clos en mouvement par Jean-Cristophe Rufin lui-même, "Check-point" joue aussi avec les références cinématographiques du "Salaire de la peur". Maud, jeune fille dont le refoulé exprime l'absence de désir et le refus de la séduction, y est le personnage central autour duquel orbitent une poignée de caractériels embarqués dans l'aventure humanitaire pour des raisons totalement opposées.




Tout en interrogeant l’ambiguïté du rapport entre les ONG et les pays en guerre, Jean-Christophe Rufin réussit sans effets spéciaux un roman d'aventures quasiment parfait. Deux camions sur les routes enneigées de la Bosnie, une cargaison de mauvais sentiments et d'arrière pensées parfois guerrières, entre road-movie et western, on ne s'ennuie pas chez Maud. 






Check-point – Jean-Christophe Rufin – Gallimard – 390 pages – 21€ - ***
Lionel Germain




lundi 21 septembre 2015

Peur jumelle





 La gemellité semble une source inépuisable de récits dans lesquels le trouble identitaire brouille les repères du lecteur. Ici, c'est une petite fille dont la sœur est victime d'une chute. Mais qui l'a provoquée et quelle est l'identité réelle de la survivante? Dans le décor désolé d'une île écossaise, le père et la mère vont s'affronter sur leur vision du drame. Une montée de l'angoisse articulée sur le délitement du réel. Efficace.






Le Doute – S.K.Tremayne – Traduit de l'anglais par Isabelle Maillet – Presses de la Cité – 380 pages – 21€ - **
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche  - 6 septembre 2015




vendredi 18 septembre 2015

Lecture couchette





 Un professeur d'université découvre à la mort de son père les liens de celui-ci avec la littérature populaire. Auteur d'un western introuvable à cause d'une faillite de l'éditeur, il laisse en héritage quelques exemplaires dont la cote atteint des sommets. Avec cette histoire d'une filiation rompue par le silence, et malgré son propre handicap universitaire, David Bell réussit un bel hommage à la littérature de gare.






La cavale de l'étranger – David Bell – Traduit de l'américain par Claire-Marie Clévy – Ombres Noires – 128 pages – 6€ - ***
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – 6 septembre 2015




jeudi 17 septembre 2015

Uchronie douce amère





 Une Europe en panique, des brigades internationales au secours d’une Grèce en proie à de nouveaux colonels, des zeppelins partout, l’Occitanie qui résiste... Et au milieu un carrousel de personnages illustres venus combattre avec leurs rêves, Lord Byron, Buzzati, Yannis Ritsos, ou un Céline brillamment pastiché qui cherche à rejoindre De Gaulle réfugié en Andorre. Mais rendre effectifs les rêves n’induit-il pas des effets pervers ?






Oniromaque - Jacques Boireau – Hélios - 190 pages – 7,90€ - ****
François Rahier – Sud-Ouest-dimanche – 6 septembre 2015




mercredi 16 septembre 2015

Peine de mort





 Au moment où une peur instrumentalisée gagne l'Europe, cette excellente réédition d'une série noire de 2005 imagine le rétablissement de la peine de mort en Grande-Bretagne et une participation obligatoire des citoyens à l'exécution de la sentence, par tirage au sort sur les listes électorales. Le bourreau amateur a ainsi le droit à une séance de travaux pratiques pour mesurer la portée de son courage électoral. Glaçant.






Le sixième commandement – William Muir – Folio Gallimard – 288 pages – 7,50€ - ***
Lionel Germain




mardi 15 septembre 2015

Association de malfaiteurs





 Quand il ne raconte pas les aventures siciliennes du commissaire Montalbano, Andrea Camilleri dessine dans de courts romans le portrait d'une société dirigeante italienne corrompue, maniant les symboles religieux comme autant d'attrape-nigauds et sachant parfaitement utiliser les artifices de la mondialisation pour s'enrichir. Le Bunga-Bunga est un système de "valeurs" dont les victimes battent le pavé entre Athènes et Milan.






Intermittence – Andrea Camilleri – Métailié – 144 pages – 17,50€ - **
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – 20 novembre 2011




lundi 14 septembre 2015

Noir et Blanc


 Sous la férule d'un gardien sadique, Daniel médite dans le couloir de la mort la parabole du papillon de nuit fasciné par la caresse meurtrière de la lampe. Le papillon de nuit n'est pas attiré par la lumière, il veut simplement contempler la beauté de ses ailes. Au moment où il s'enflamme, "jaune vif, rouge et bleu (…) le papillon de nuit devient enfin un papillon".




On a jugé Daniel pour le meurtre de son meilleur ami Nathan, un "nègre" avec lequel il aura traversé les années soixante comme un fugitif menacé par les sergents recruteurs du Vietnam. Turpitudes américaines, rivalité amoureuse, dès ce premier roman, Ellory trouve son souffle et sa voix pour animer les fantômes du Klan et les pantins de la Maison Blanche.






Papillon de nuit – R.J. Ellory – Traduit de l'anglais par Fabrice Pointeau – Sonatine – 425 pages – 14€ - ***
Lionel Germain




vendredi 11 septembre 2015

Dette de sang



"Ah! Seigneur! Donnez-moi la force et le courage
 De contempler mon cœur et mon corps sans dégoût!"




 Deux vers de Baudelaire en écho au désarroi de la "Petite". La "Petite", c'est une adolescente de 12 ans, réglée à dix, violée en rentrant du collège, et murée dans la terreur d'elle-même. C'est ce crime et ses conséquences que la mère pense effacer d'un autre crime, les condamnant, elle et sa fille, à la fuite devant la tribu du violeur. Sans jugement sur le caractère légitime ou illégitime de leurs actes, ces destins fracassés nous arrivent portés par une écriture sèche mais puissante. Un premier roman très prometteur. 




Petite louve – Marie Van Moere – Pocket – 224 pages – 6,50€ - **
Lionel Germain - Sud-Ouest-dimanche – 30 août 2015




jeudi 10 septembre 2015

Festival de garces


"Un homme, c'est jamais qu'un grand singe avec des clés de bagnole."




 Plutôt que de revisiter la légende hollywoodienne, Daniel Depp détricote son costume de gala pour mettre à nu la banalité des ambitions. Son héros, David Spandau, cascadeur reconverti en détective privé, gagne sa vie en jouant les nounous auprès des acteurs. Son dernier bébé un peu défraîchi est une star terrorisée par le temps qui passe et par un admirateur complètement fêlé. Une escapade cannoise, critique et bien rythmée. 






Babylon Nights – Daniel Depp – Presses de la Cité – 322 pages – 19,50€ - ***
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – 26 juin 2011




Grande Déprime





 Charles Willeford est mort en 1988. Auteur d'une série policière qui mettait en scène Hoke Mosley, le flic sans dents, c'était un dur-à-cuire au sens propre. Pour ceux qui veulent se faire une idée très précise de la grande dépression des années trente, son autobiographie est une mine d'or. Sauter d'un train de marchandises à un autre, d'un camp de chômeurs militarisé à l'errance dans les rues glacées des villes, Willeford a tout connu avant d'être sauvé du naufrage par l'armée.





Je cherchais une rue – Charles Willeford – Rivages – 190 pages – 8,15€ - ***
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – 18 septembre 2011




mercredi 9 septembre 2015

Sans Dents


 Freddy J. Frenger, psychopathe en cavale, s'est mis en ménage avec la petite Susan, prostituée la nuit et étudiante le jour. Ce n'est pas vraiment une histoire d'amour. Une histoire de fous, ça, oui. Hoke Mosley, le flic sans dents, locataire d'un taudis squatté par les "Marielitos", se demande encore comment il peut bosser dans une ville aussi barjot que Miami. Charles Willeford est mort en 1988. "Miami Blues" est son premier roman traduit en français et Hoke Mosley, sergent de la police criminelle, "héros magnifiquement buriné", était l'un des personnages préférés de Westlake.



On le retrouve dans "Une seconde chance pour les morts" où son chef brigue des galons de colonel. Pour les mériter, il confie un certain nombre d'affaires anciennes non résolues à ses meilleurs détectives, avec obligation pour eux d'obtenir des résultats. 




Au début du roman, Hoke Mosley enquête déjà sur un décès survenu dans un quartier respectable, un gamin mort d'une overdose. On s'aperçoit vite que rien ne fonctionne comme dans un roman policier. Les affaires anciennes dont on connaîtra le dénouement seront résolues pratiquement par hasard. Quant à l'enquête du départ, elle se résoudra dans les dernières pages avec un minimum de suspense sans que Mosley ait eu à utiliser son flair ou à faire preuve de pugnacité.





Les flics et les procédures que nous dépeint Willeford semblent tirer d'un reportage de Depardon. Tout cela serait d'un ennui inqualifiable si ce sentiment de réalité ne conférait pas  à Mosley une singularité surprenante. Le flic sans dents, moins harcelé par un idéal de justice que par le souci d'économiser deux dollars sur sa prochaine facture, vit seul dans un hôtel miteux habité par des réfugiés cubains et des vieilles dames. Ces dernières meurent gentiment dans leur lit à raison d'une tous les deux mois.

Hoke Mosley a deux filles, deux adolescentes qui débarquent un jour avec leurs valises dans son trou à rats. Il les avait perdues de vue quand elles étaient toutes petites, se contentant d'envoyer la moitié de son salaire à sa femme et n'éprouvant aucun désir de les revoir. Et voilà qu'avec Ellita Sanchez, son équipière d'origine latine, ils forment une drôle de famille au sein de laquelle l'amour se passe de commentaires. Une famille que personne ne peut comprendre de l'extérieur.

 Ce sont pourtant bien des romans policiers qu'écrivit Charles Willeford. Son héros est un flic et il est donc "forcément" conduit à s'occuper d'affaires criminelles. Mais "forcément" est le mot juste. À l'inverse de McBain ou de Wambaugh dont les personnages nous entraînent au cœur de la procédure policière, c'est le destin de Mosley qui passionna Willeford. Flic sans enthousiasme, il ne sait tout simplement pas faire autre chose. La survie de ce type décalé dans un environnement hostile est le véritable sujet de chacun des romans. 



"Dérapages" confirme cette impression. Hoke Mosley se réveille un matin en décidant de ne plus parler à personne, ni à Ellita Sanchez, l'équipière enceinte avec laquelle il partage son appartement, ni à ses deux filles que sa femme lui a confiées en partant avec un riche sportif. Il retourne chez son père, veut quitter la police, refuse de bouger. Pendant ce temps-là, un psychopathe et un vieillard esseulé forment une étrange association criminelle. Leurs histoires se rejoindront mais la conclusion importe moins que la trame du récit d'une grande richesse anecdotique.



Dans "Hérésie", enfin, un critique d'art retrouve le plus grand peintre du monde, exilé volontaire dans les marais du sud de la Floride. Va alors commencer un détournement artistique d'anthologie. "Rien n'existe. Si une chose existe, elle est incompréhensible. Si une chose était compréhensible, elle serait incommunicable" dit Gorgias cité en exergue. Willeford joue magnifiquement avec le vide.



Miami Blues – Charles Willeford – Rivages – Traduit de l'américain par Danièle et Pierre Bondil – 298 pages – 9,15€ - ***
Une seconde chance pour les morts – Rivages – 298 pages – 8,65€ - 
Dérapages – Rivages – 360 pages – 9,15€ - 
Hérésie – Rivages – 184 pages – 7,65€ -
Lionel Germain – d'après des articles publiés dans Sud-Ouest-dimanche –




mardi 8 septembre 2015

"Fidelity, Fiduciary, Bank"





 Tout savoir sur la duplicité des banques est une illusion pour qui n'a pas encore lu l'histoire de Mia, une femme embarquée au cœur de la plus prodigieuse hallucination contemporaine. Par la corruption, la terreur et le chantage, les nanotechnologies et le cyber piratage confèrent au système financier un pouvoir sans contrôle sur nos vies. Tour à tour manipulatrice et victime, Mia s'épuise à cerner les limites du monstre. Un thriller construit comme un acte d'accusation. 






52 – Liz Kovarni – Pierre Guillaume de Roux – 364 pages – 19,90€ - **
Lionel Germain - Sud-Ouest-dimanche – 30 août 2015







lundi 7 septembre 2015

Paroles de mort






 Après "Le Testament des abeilles", Natacha Calestrémé récupère son héros, le major basque au nom breton dans un sale état. Yoann Clivel va voir un psy, sa collègue est dans le coma, et le fils de sa compagne communique avec les morts. Tout comme Sam, un adolescent autiste dont le journal automatique semble dicté par une femme assassinée. Au fil d'une intrigue complexe, l'auteur évoque avec justesse les mécomptes de la science sur cette maladie. 





Le voile des apparences – Natacha Calestrémé – Albin Michel – 328 pages – 19,50€ - **
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – 30 août 2015




Ruches en folie




 Yoann Clivel, le Basque au nom breton est flic dans la police parisienne et enquête sur une série de meurtres dont la plupart des victimes sont des enfants. Au cœur de ce suspense bien maîtrisé, on trouve les préoccupations contemporaines liées à la dérive de certaines biotechnologies, la disparition inquiétante des abeilles, l'illusion d'une alimentation sans OGM, le désespoir d'une agriculture bio condamnée aux pesticides de l'eau, bref, un vrai polar du vingt-et-unième siècle.




Le testament des abeilles – Natacha Calestrémé – Albin Michel – 344 pages – 20 euros - **
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – 29 janvier 2012