vendredi 13 septembre 2013

Galère sur le Vieux Port

 
 
 
 
 
 Jean Contrucci se penche une nouvelle fois sur le passé de Marseille avec les armes du roman d'aventures, bruissements de capes et tintement d'épées. On est en 1659. Sur les quais du port, s'arrangent et s'embrouillent toutes les langues des bords de Méditerranée. Le jeune chevalier Guillaume de Montmirail est censé retrouver son frère Antoine, second capitaine de galère sur l'Éclatante qui a pour mission d'escorter les navires marchands chargés de soieries et d'épices.
 
 
 
 
 
 Perdu dans les ruelles, il est victime d'une agression et sauvé par Lou Rousset, un pêcheur truculent, fils adoptif d'un astronome dont la fille, Constance, n'est pas indifférente au charme du chevalier. Pour exciter notre appétit, Constance sera bien-sûr enlevée par des méchants, mais c'est la présence d'une autre galère royale, la Force, qui émeut davantage les Marseillais. L'affirmation du pouvoir royal selon laquelle cette galère est censée les protéger des agressions extérieures ne les convainc pas du tout.
 
 Jean Contrucci a inventé ses héros intrépides en préservant, au cœur de l'intrigue, l'opposition bien réelle du frondeur marseillais Gaspard de Glandève face au sieur de La Baume, Lazare de Vento, premier consul de la ville. Pour la grande histoire, Louis XIV après avoir affirmé son autorité auprès de son ministre Mazarin, reprit le contrôle de Marseille en 1660 et on supprima les consuls qui furent remplacés par des échevins. Pour l'historiette, on frémit à l'idée que Constance, recueillie par les Hommes du Vent, ne puisse retrouver un jour le beau chevalier Guillaume de Montmirail.
 
La vengeance du Roi-Soleil – Jean Contrucci – JC Lattès – 450 pages – 18€ - **
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – 4 août 2013