mardi 5 mars 2013

Flic de Staline




 Quand Paul Watkins, alias Sam Eastland imagine un flic qui a les faveurs de Staline, il prend le risque de mettre en scène une ordure de première grandeur. Très habilement, c'est aussi la curiosité du lecteur qu'il suscite avec ce genre de paradoxe. En fait, l'inspecteur Pekkala a d'abord été dans les petits papiers du Tsar et c'est sa connaissance de l'ennemi que Staline utilise. Témoin de l'ivresse permanente de Raspoutine et n'ignorant rien des commanditaires de son assassinat, Pekkala ira logiquement au bagne après la révolution bolchevique. Si Staline le rapatrie sur Moscou, c'est qu'il est le dernier à détenir des secrets précieux.
 
 Ce paradoxe du personnage fonctionne sur le principe du plus petit commun dénominateur. La proximité de  Pekkala avec le nouveau dictateur lui permet d'observer les masques, d'éprouver l'effroi devant le monstre et de ressentir à quel point c'est l'équilibre fragile de la terreur qui caractérise ses rapports avec lui. Malgré tout, il reste attaché à la défense de son pays et collabore avec le régime.
 
 On est en 1939. Autour du T-34, l'arme décisive des Russes, s'agitent toute une bande de saboteurs. Pekkala fait son boulot et retrouve sur son chemin les membres d'une Confrérie blanche, anciens fidèles de l'époque tsariste.
 
Une bonne introduction à la compréhension de cette ère du goulag.
 
Le cercueil rouge – Sam Eastland – Pocket – 410 pages – 7,60€ - **
Lionel Germain